Depuis le début du mois d’août, les courses ont repris dans plusieurs sports de plein air. Entre juin et juillet, je suis parvenue à placer quelques entraînements longs, mais, avant de (peut-être) reprendre les courses de 20 à 40km, j’ai décidé de tenter une course nature de 10 kilomètres, histoire de faire un peu de vitesse et me relancer. Et cela tombait bien, près de chez moi, Les Foulées du Val d’Amour faisaient partie de ces manifestations qui inauguraient la saison. Une bonne raison de prendre un dossard.
Si vous ne souhaitez pas tout lire, voici un sommaire :
Les Foulées du Val d’Amour
Il va y avoir du sport
Un départ à l’heure du Covid
La course
Mon premier podium
Récapitulatif
Total climbing: 168 m
Total descent: -163 m
Total time: 00:46:36
Les Foulées du Val d’Amour
Situation sanitaire oblige, les événements, et même ceux de plein air, s’annulent en cascade aujourd’hui encore. Mais certains résistent et s’organisent pour se maintenir coûte que coûte. C’est le cas des Foulées du Val d’Amour, une course qui bénéficie dans le cas présent de sa jeunesse et de sa petite taille (moins de 200 participants tout confondu). Avec deux courses et une rando organisées depuis 2018 dans le village de Mont-sous-Vaudrey, Anim’Mont, l’association organisatrice, a créé un événement convivial attirant à la fois des traileurs et des coureurs sur route.
Au programme, assez peu de dénivelé pour les deux courses, mais des chemins et sentiers en forêt et sous-bois. L’idéal pour travailler la vitesse, donc. Côté « pratique », l’organisation a beaucoup communiqué en amont sur les « mesures Covid » et se veut plutôt rassurante. C’est donc parti pour tester les courses de l’étrange cuvée 2020.
Il va y avoir du sport
Je n’ai jamais été très douée pour la vitesse, même plus jeune (je ne vous raconte pas quand il fallait sprinter ou courir 400 mètres au collège ou au lycée, je préférais largement me lancer sur un 30 minutes). Alors aujourd’hui, 10 kilomètres, pour moi, c’est presque du sprint. Les entraînements semi-marathon et marathon étant passés par là, je me suis tout de même mise à apprécier ces formats – rapides par rapport au trail – et, au fil des entraînements, l’idée d’essayer une course plus rapide a fait son chemin.
Me voilà donc partie sur un 10 kilomètres sans aucune préparation spécifique, puisque le but est de faire un peu de vitesse avant de reprendre les courses plus longues, à commencer par le trail de la Vallée Baumoise la semaine qui suit. Et je suis d’autant moins préparée que j’ai quelque peu écarté les fractionnés depuis le confinement, au profit de l’allongement progressif des sorties longues – j’y reviendrai peut-être dans un autre article. Heureusement, les séances de côtes et le renforcement musculaire sont restés au menu, complétés par quelques sorties un peu plus nerveuses, dont la montée du col de la Croix-de-Fer sur route. Ne reste plus qu’à tester si cette course est une bonne idée en pratique.
Un départ à l’heure du Covid
Lorsqu’on arrive aux abords de l’aire de départ et d’arrivée, on ne peut qu’être averti : barrières qui délimitent la zone « masque obligatoire », gel hydroalcoolique à volonté, sens de circulation pour retirer son dossard et explications détaillées à chaque participant qui se présente ! Les organisateurs ont bien fait les choses et ne cesseront d’effectuer des rappels sanitaires aux participants et spectateurs, tout au long de la journée.
Peu avant 10 heures, nous nous acheminons tous vers la zone de départ… en rangs clairsemés. Des sas sont organisés pour laisser partir les coureurs par 10 ou 15, avec une bonne minute d’écart entre chaque groupe, le chronomètre démarrant pour chacun, au passage de la ligne. Après les nombreuses consignes d’avant-course, les concurrents du 17 km s’élancent, puis c’est à notre tour. Comme je suis enthousiaste (ou trop optimiste, c’est selon), je me place avec les premiers coureurs, majoritairement des clubs de Dole, du CAC39, de l’EJCA et de « teams » sponsorisées. Ils ont fière allure et je commence à me demander ce que je fais là, surtout lorsque je vois la gagnante de l’an dernier se placer en seconde vague. Mais c’est trop tard, le top départ est donné, la course est lancée.
La course
Je me place assez vite entre deux petits groupes de club et à moins une trentaine de mètres d’une coureuse de Dole, encadrée par ses partenaires. Cette configuration ne changera pas de la course. Les débuts sont assez rapides : nous parcourons un peu de route pour sortir du village et gagner la forêt. Une fois sur les chemins, puis à l’ombre, l’allure ralentit forcément, mais l’effort reste soutenu, car il va falloir tenir la distance.
10 kilomètres, c’est court et long à la fois. Court car on en a pour 40 minutes à 1h15 (selon son niveau et le dénivelé – et encore moins que cela si on est un bon coureur ou une très bonne coureuse). Long car il faut rester aux portes de la zone rouge pendant tout ce temps, sans y entrer avant les derniers kilomètres. Je surveille donc mon cardio au début, puis je laisse cette information de côté dans la seconde partie de course : il redescend un peu, car c’est musculairement que les lacunes se font sentir vers la fin. Cela n’est pas insupportable, mais clairement, à partir du 5e kilomètre, je sens que je demande à mon petit corps un effort auquel il n’est pas habitué. Je me répète qu’il ne reste « que » 5, 4, 3 kilomètres et qu’en trail, je me considérerais quasiment arrivée. Mais mon corps a compris le subterfuge. Mince.
Bien sûr, il est tout de même relativement aisé de lisser son effort sur ce parcours très légèrement vallonné. On apprécie d’ailleurs la fraîcheur des bois et les encouragements des supporters et bénévoles éparpillés çà et là. On fait même plusieurs virages au milieu de cabanes suspendues vers le 7e ou 8e kilomètre. Bref, c’est plutôt plaisant pour une reprise.
Entre le 5e et le 6e kilomètre, la première dame nous rattrape et nous double. Elle est partie en 2e vague (donc avec au moins une minute d’écart), mais rien n’y fait, elle est trop rapide. À ce moment, je me dis que je dois m’accrocher à la 2e dame juste devant moi, voire, essayer de la doubler. De fait, nous ignorons si une autre coureuse n’est pas partie derrière nous et si elle n’est pas en train de maintenir le même genre d’allure. C’est le gros inconvénient des départs en vague – du moins lorsqu’on joue les premières places.
Alors, petit à petit, au fur et à mesure que l’arrivée se rapproche, je gagne du terrain. Assez lentement, mais sûrement. Nous sortons de la forêt et gagnons bientôt le village. Je ronge quelque peu mon frein, car j’ai peur d’accélérer trop tôt. En fait, je fais une grosse erreur d’appréciation. Comme vous l’avez peut-être vu plus haut, ma montre n’a mesuré que 9,78 kilomètres de course – soit une différence entre les GPS, soit la course était réellement plus courte. J’accélère donc trop tard, pensant qu’il me reste un plus long sprint – surtout que je ne connais pas du tout Mont-sous-Vaudrey. Prévenue par ses coéquipiers qui me surveillaient, ma devancière accélère avant moi et passe la ligne avec 4 secondes d’avance. Je ne peux pas la suivre, c’est trop dur, je souffle comme un vieux phoque asthmatique. Quand je vous disais que je n’aimais pas les sprints…
Mon premier podium
Sprinter à s’en faire mal aux ischio-jambiers ne servait en fait à rien, mais alors à rien du tout : les poursuivantes étaient à plus de 6 minutes. À l’arrivée, il me faut un peu de temps pour retrouver mon souffle et mes esprits. Bon sang, ça fait mal de finir ainsi, comme si on avait mélangé une séance de seuil et de fractionné court – pour ceux qui ne connaissent pas, imaginez-vous courir plus de 40 minutes juste en-dessous de la limite de vos capacités, puis sprinter.
Je remets mon masque et sors des sas pour aller au ravito. Le classement de la course se confirme peu à peu, au fil des arrivées des différentes vagues. Je suis donc troisième en 46’36 », mon premier podium depuis le lycée – oui oui, comme cette discipline n’intéressait pas grand monde à l’époque, j’étais parvenue à faire deux ou trois podiums en cross entre le collège et le lycée, malgré mon physique peu adapté à l’exercice.
Récapitulatif
Une 3e place sur une petite course locale quand on a 33 ans et qu’on s’entraîne depuis 2 ans seulement, c’est quand même assez satisfaisant. Surtout quand on ne se prépare pas spécifiquement pour. Je suis donc plutôt contente, même si l’absence de vrais entraînements en fractionnés s’est clairement faite sentir. Un peu plus de musculation et d’étirements spécifiques ne me feraient pas de mal non plus – surtout aux fameux ischio-jambiers…
Il ne reste plus qu’à savoir si c’était une si bonne idée que cela de courir un 10km (presque) à fond huit jours avant un trail de 25 à 35 kilomètres – la distance est inconnue, c’est une course mystère. Réponse le 23 août !
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