Le glacier de Mont-de-Lans (col du Jandri)

Le 6 Août 2021

Il est possible d’effectuer plusieurs balades de toutes durées au départ de la station des 2 Alpes. Parmi elles, l’ascension jusqu’au bas du glacier de Mont-de-Lans (le col du Jandri, à 3200m d’altitude), peut être réalisée en intégralité depuis la station ou partiellement, depuis l’une des télécabines intermédiaires. Comme vous le pensez bien, je n’ai pas posé une seule basket dans la moindre télécabine et ai effectué toute l’ascension à pied : c’est parti !

Si vous ne souhaitez pas tout lire, voici un sommaire :

Le glacier de Mont-de-Lans
Premières pentes
Paysages lunaires
Un petit détour
Arrivée au glacier
La descente
Récapitulatif

Total distance: 24.8 km
Total climbing: 1703 m
Total descent: -1693 m
Total time: 06:26:17
Download file: glacier-2-alpes.gpx

Le glacier de Mont-de-Lans

Ne vous attendez pas à une randonnée ou une sortie trail dans une montagne déserte et sauvage : on remonte ici les pentes des pistes de ski qui débutent au glacier. Elles sont d’ailleurs empruntées en été par les vététistes de descente que vous croiserez en nombre sur des sentiers plus ou moins techniques aménagés pour eux. De plus, le glacier lui-même est le rendez-vous des skieurs et snowboardeurs : les 2 Alpes compte parmi les trois stations françaises à proposer encore de la glisse estivale.

Néanmoins, les paysages valent à mon sens le détour et restent intéressants dans leur genre. Sans oublier bien sûr, le plaisir de grimper à plus de 3000m et de découvrir l’ambiance d’une station de sport d’hiver en été. Enfin, comme souvent dans les ascensions doublées par les remontées mécaniques, vous ne serez pas nombreux à grimper : quelques randonneurs, traileurs… et vététistes (un peu fêlés pour ces derniers ?) seulement iront dans le même sens que vous. En effet, le col du Jandri est l’un des plus durs du monde à vélo et le 2e plus raide en France.

Le lac du Jandri

Le lac du Jandri, pendant la montée.

Premières pentes

Pour ma part, je me suis contentée de faire chauffer mes mollets en courant et en marchant : les 11km (initialement prévus) de montée et 1650m de dénivelé positif y ont largement pourvu.

La sortie trail (ou la rando) débute à la station des 2 Alpes, elle-même à 1650m d’altitude. Si des magasins ne proposaient pas des skis et snowboards à la location, on se croirait presque dans une station classique d’été. Une fois sur place, je choisis d’entreprendre l’ascension en empruntant le GR qui suit la direction « Le Diable » (il s’agit d’un pic dont les pistes de ski, VTT et télécabines reprennent le nom).

De jolis balcons côté Écrins

De jolis balcons côté Écrins

On s’éloigne donc rapidement de la station, à l’écart des descentes de VTT. Cette portion est la plus raide de la balade : les pentes oscillent en permanence entre 9 et 20%. Mais le sentier prend par endroits la forme d’un balcon qui offre de beaux points de vue sur la vallée du Vénéon puis le massif des Écrins. Après ces contemplations, on pique à gauche, en passant par « La Saillie de la vache » et son panorama sur la montagne ainsi que la station, pour revenir près des gares des remontées mécaniques (Le Diable et Super-Diable) en profitant à nouveau de la vue.

Depuis la Saillie de la Vache

Depuis la Saillie de la Vache

Paysages lunaires

On est alors à mi-hauteur, après 4,2 petits (mais intenses) kilomètres de montée, et les paysages changent radicalement. Les alpages, leurs fleurs et leurs herbes vertes laissent soudainement place à des pentes faites de roches, d’éboulis et de pierres plus fines, tantôt grises, tantôt noires, tantôt tirant sur le rouge ou l’orange. Ouverture de l’ancienne Téthys, « compression » ultérieure des Alpes, failles, dépôts sédimentaires, avancées puis retraits des glaciers… ces sols tourmentés constituent un petit paradis pour géologue. Pour le spectateur, les paysages – lunaires ou martiens, c’est selon – s’avèrent à la fois fascinants et quelque peu inquiétants. On s’y sent clairement ailleurs. Sans oublier les portions où l’empreinte humaine se fait sentir, entre les remontées mécaniques et les chemins de desserte des pistes de ski.

Vue lunaire depuis le col d'Entre les Têtes

Vue lunaire depuis le col d’Entre les Têtes

Après avoir profité de la vue à 2200m d’altitude, il est temps de repartir pour le reste de l’ascension. Je continue en suivant les itinéraires de randonnée en direction du Diable puis de Tête Moute. Ils remontent des pistes de ski jusqu’au col d’entre les Têtes, à 2700m. Là, un replat permet d’admirer la vue sur la station et les pistes que l’on devine, avant d’entamer une légère descente jusqu’au col des Gourses – gare du téléphérique du Jandri.

Vue martienne depuis le col des Gourses

Vue martienne depuis le col des Gourses.

Un petit détour

C’est à ce moment que je fais l’erreur de vouloir suivre le chemin de randonnée qui part vers la droite au lieu de suivre ma trace GPS. Je m’embarque dans une montée où je rattrape deux vététistes qui ont fait la même erreur que moi. Ils sont en train de pousser leurs montures – ce qui est fort normal sur ce type de pente et de pourcentage. Après discussion autour de ma carte, nous nous dirigeons vers le lac Noir, derrière lequel il est possible de reprendre un sentier. La descente au lac est malheureusement impossible pour eux, et ils devront redescendre jusqu’à la gare du téléphérique par une pente peu engageante.

Le lac Noir

Le lac Noir.

Pour ma part, je finis par retrouver un sentier et reprendre le chemin que j’aurais dû suivre. J’ai en fait suivi un chemin parallèle à un GR. Ce petit détour m’aura permis d’admirer de plus près deux lacs d’altitude (le lac Noir et le lac du Jandri), mais il commence à me coûter cher en énergie. 3 heures de montée plus des arrêts « vérifications cartographiques » : ce n’était pas vraiment prévu au programme.

Paysage de montagne aux Deux Alpes

Point de vue sur les Écrins « grâce » au détour.

Arrivée au glacier

Saluée au sommet par la vététiste qui a finalement laissé son compagnon terminer seul – je me demande encore comment on peut monter ces pentes en vélo, chapeau l’artiste ! –, je profite un instant de la vue avant d’aller dévorer un déjeuner au restaurant de la station : c’est la première fois que je fais une vraie pause repas au milieu d’une sortie, mais elle était nécessaire. Le panini-raclette, le brownie, l’Ice-Tea et les deux cafés (notez la grande rigueur diététique) ne me pèseront même pas sur l’estomac ensuite. C’est dire si j’en avais besoin – alors que repartir après un tel « repas » serait habituellement impensable.

En ressortant du restaurant, les batteries bien rechargées, je peux mieux profiter de l’air frais et surtout, de l’atmosphère assez particulière de la station. Ici se mêlent en effet les promeneurs et curieux montés depuis les 2 Alpes en téléphérique, les randonneurs, les vététistes de descente… et les skieurs et snowboardeurs qui descendent du glacier ! Un funiculaire les emmène d’ailleurs au sommet du glacier, où l’on peut profiter d’un beau point de vue et visiter une grotte de glace.

Le glacier de Mont-de-Lans

Le glacier de Mont-de-Lans.

La descente

1600m de dénivelé négatif sur 10,4km m’attendent ensuite, ce qui n’est habituellement pas pour me réjouir. J’en profite néanmoins pour travailler ce qui est pour moi un point faible. Je descends donc par les chemins et la piste que je souhaitais prendre à l’aller, tout en profitant des paysages qui me font face. Une fois passé le col des Gourses, je rentre par les lacs du Plan et du Sautet, avant d’arriver à une nouvelle gare de télécabine.

Là, les sentiers pour les randonneurs et les pistes de VTT sont plus clairement délimités, et la descente, dont les pourcentages s’élèvent, se fait à nouveau au milieu des alpages. Elle permet là aussi de profiter de la vue sur la station tout en avançant. Les jambes commencent à chauffer un peu vers la fin, mais je suis assez contente de mes progrès : j’aurais été beaucoup plus crispée il y a encore quelques mois.

Vue logo 2 Alpes

Le logo des 2 Alpes est partout !

Récapitulatif

Cette montée de 3 heures aura été un bon test, pour le mental comme le physique. Côté paysages, c’est une découverte d’un aspect de la montagne que je ne connaissais que peu. Je recommande donc cet itinéraire (sans se tromper), au moins pour la découverte et le défi sportif !

Écrit par Lydie

Conceptrice-rédactrice indépendante. Blogueuse quand j'ai le temps...

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